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La reliure Singer : une tradition revisitée à l’atelier Forme contre forme

Bienvenue dans l’univers de Forme Contre Forme, un atelier dédié à la métamorphose du papier à Bordeaux, où chaque création prend vie grâce à des techniques artisanales. Parmi ces méthodes, la reliure cousue à la main occupe une place particulière, alliant tradition et innovation pour créer des carnets originaux, brochures, catalogues et fanzines, atypiques et d’une grande qualité. Les deux reliures les plus populaires sont la reliure copte et la reliure Singer. Dans cet article, je vous présente l’histoire de cette dernière, son évolution et comment je l’utilise à l’atelier pour concevoir des carnets uniques. La reliure copte fera l’objet d’un prochain article mais vous pouvez avoir une idée du résultat car je propose déjà un atelier d’artisanat sur Wecandoo pour s’initier (réservations disponibles ici).

Quelles sont les différentes techniques de reliure artisanale ?
Il existe de nombreuses reliures artisanales cousues à la main, comme la reliure copte, orientale (dont l’une des plus connues est la reliure japonaise) ou la « long stitch », ainsi que celles réalisées par l’intermédiaire d’une machine à coudre, comme la reliure Singer. L’un des grands avantages de ces techniques est qu’elles n’utilisent pas de colle, ce qui les rend plus durables dans le temps.
Chaque technique de reliure cousue à la main a des origines distinctes et remonte à des époques très anciennes. La reliure copte date de l’Égypte antique, autour du 3ᵉ/4ᵉ siècle après J.-C. Elle a probablement été développée par les Chrétiens coptes d’Égypte, d’où son nom, et était particulièrement utilisée pour les manuscrits et les livres religieux. Elle consiste à coudre les cahiers de manière apparente, avec des points visibles sur le dos du livre, en utilisant un fil de lin ciré, coloré ou non, créant ainsi un effet visuel distinctif. Cette reliure, très décorative, permet une grande flexibilité d’ouverture et une durabilité accrue du livre.
Beaucoup plus récente, la reliure Singer est apparue avec la mécanisation des gestes réalisés à la main grâce à l’utilisation des premières machines à coudre Singer®.
L’histoire de la couture professionnelle en quelques mots
Dans le monde des machines à coudre professionnelle, plusieurs marques sont reconnues pour leurs qualités comme Juki, Pfaff, Typical, Mauser, Pegasus et Dürkopp Adler, cette dernière étant la marque de ma machine à coudre à l’atelier. Toutefois, la marque de machine qui fait écho à tout le monde en couture, est Singer®. L’entreprise américaine Singer® a été co-fondée par Isaac Merrirtt Singer et son avocat Edward Cabot Clark en 1951. Bien que Singer n’ait pas inventé la première machine à coudre domestique, attribuée à Elias Howe, il a amélioré le design et a introduit des innovations cruciales, notamment la navette vibrante (précédemment inventé par Allen Wilson en 1850). Mais c’est surtout sur le plan commercial que la firme va se démarquer. Les différents modèles vont révolutionner la couture en facilitant la production en série mais vont également être popularisés grâce à un plan de « paiement échelonné » (location-vente), rendant ses machines grand public accessibles à l’ensemble des foyers. Cette stratégie commerciale, a largement contribué à leur succès bénéficiant ensuite des nombreux progrès de la révolution industrielle à la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle.
D’abord utilisée pour la couture de vêtements, son application s’est rapidement étendue à d’autres domaines, notamment la reliure. Dès 1875, Singer a adapté ses machines pour coudre des livres et des pamphlets, un développement majeur qui a facilité l’industrialisation de la reliure.
De la couture traditionnelle à la reliure
La reliure Singer repose sur une technique de couture traditionnelle, initialement utilisée pour les vêtements, qui a été adaptée pour coudre des livres. La machine Singer® et par la suite beaucoup d’autres, permet de perforer les feuilles et de les assembler avec un fil solide, créant ainsi une reliure durable.
Deux coutures peuvent être réalisées :
- À cheval : la couverture et les cahiers sont assemblés les uns dans les autres et cousus au niveau du pli. Cette couture est visible au dos au niveau de la pliure du carnet.
- À plat : la couverture et les feuillets (feuilles individuelles) sont directement cousus à plat au niveau de la tranche de la couverture. Cette couture est visible à l’avant du carnet.

Les fils à couture d’exception que j’utilise sont ceux de la marque Amann, réputés dans le domaine du fil à coudre depuis 1854, assurent à la fois une robustesse et une flexibilité, ce qui permet de garantir une ouverture fluide du livre au fil du temps.

Feuillet : Une seule feuille de papier (avant pliage).
Cahier : Un ensemble de feuillets pliés et assemblés, formant une unité de base pour la reliure à cheval.
Ma machine industrielle : une Adler 467-FA-373
À l’atelier, j’utilise une machine industrielle professionnelle Adler 467-FA-373, récupérée dans une ancienne usine du sud-ouest de la France. Dürkopp Adler, marque allemande, est réputée pour son expertise dans la production de machines à coudre industrielles adaptées à divers secteurs, tels que la maroquinerie, la mode et l’ameublement. Elle se distingue par la qualité de ses machines, leur fiabilité et leur technologie avancée, offrant une grande précision et une résistance à l’utilisation intensive. Ce modèle est parfaitement adapté pour la reliure artisanale de carnets en papier, de manière précise et rapide, garantissant une finition soignée et professionnelle.

Lors de l’acquisition de cette machine, un défi technique majeur a été de remplacer le moteur défectueux. J’ai effectué un passage du 380V au 220V, grâce à la mise en place d’un servo-moteur dernière génération, le but était d’adapter la machine aux besoins modernes de l’atelier tout en préservant son authenticité et sa performance pour piquer une épaisseur de papier tout en réduisant sa consommation électrique. En effet, le moteur d’origine consommait de l’électricité en continu. Avec une reliure Singer, la machine peut coudre jusqu’à environ une cinquantaine de pages maximum, dépendant du grammage du papier. Par exemple, pour un carnet de 48 pages intérieures en 120 grammes sur papier haut de gamme, on aura assemblé un cahier de 12 feuillets, s’ajoute ensuite la couverture qui peut dans ce cas atteindre les 300 grammes.
Après avoir reçu l’aide précieuse de mon papa pour me fabriquer des meubles industriels sur mesure (mon article), c’est maintenant ma maman, couturière professionnelle, qui me transmet ses astuces pour coudre avec ma machine. Grâce à son expertise, je peux affiner mes techniques et perfectionner chaque détail de mes créations. Une véritable transmission de savoir-faire entre générations !
Les étapes de fabrication d’un carnet
La fabrication d’un carnet avec reliure Singer suit un processus précis :
- Préparation de la couverture : Une couverture souple (papier fin, simili cuir) ou rigide (papier épais, contrecollage) peut être utilisée pour un carnet.
- Préparation des pages : Les feuilles sont imprimées ou non, puis pliées et assemblées en cahiers.
- Couture : La couverture et les cahiers sont réunis grâce à une machine à coudre industrielle, qui les coud ensemble à l’aide d’un fil résistant.
- Finition : Le carnet est soigneusement vérifié, la marge extérieure droite (ou grand fond) est coupée, les angles peuvent être arrondis et les détails sont ajoutés pour garantir un produit fini impeccable (pose d’élastique).
Ce processus rapide et efficace permet de créer des carnets de haute qualité, à la fois esthétiques, fonctionnels et durables dans le temps.


Mon offre et mes perspectives
À l’atelier Forme contre forme, je propose une gamme d’objets papiers artisanaux réalisés grâce à la reliure Singer. Chaque objet est conçu pour être unique, avec une large gamme de matériaux soigneusement sélectionnés pour garantir une grande qualité et une esthétique, adaptées à chacun afin de vous faire un carnet sur mesure. Mon objectif est d’apporter une touche artisanale à chaque projet tout en respectant des techniques traditionnelles de haute qualité. Pour l’instant je n’ai eu que des commandes de clients pour réaliser des carnets sur mesure mais la prochaine étape est de pouvoir réaliser de petites collections carnets pour différents usages : carnets de voyage, de note, de dessin, de musique, de naissance (en vente ici) ou même des agendas. Ces carnets pourront être de différents formats, avec différents papiers (grammage, textures) mais toujours conditionnés à la limitation de cette reliure notamment si la couture se fait à cheval (environ 30 cm de haut et 25 cm de large pour un format fermé). Classiquement je brûle le fil pour le stopper, mais selon vos préférences il peut être laissé dépassant à la longueur que vous souhaitez pour une question esthétique ou de praticité comme marque-page. Je peux réaliser des petites à moyennes séries en fonction du délai imparti, cela peut représenter des productions entre quelques dizaines jusqu’à quelques centaines d’exemplaires. De plus grandes quantités sont envisageables sous-réserve de délais adaptés. Pour finir cette reliure peut être utilisée pour faire des brochures, catalogues, éditions, carnet de notes et fanzines entres autres exemples.

Dans les mois à venir, j’envisage d’élargir l’offre en proposant des carnets sur mesure, avec des options de personnalisation pour répondre aux besoins de mes clients. L’utilisation de la reliure Singer me permet de proposer des produits à la fois esthétiques, durables et fonctionnels, dans un souci constant d’innovation.
N’hésitez pas à faire un petit tour sur mon site et ma boutique en ligne (https://alexandrinethore.fr/boutique/), et suivez-moi sur les réseaux sociaux afin de voir toute mon actualité.
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